Nouvel An : Pollution de l'air et pollution sonore, le double impact des feux d'artifice

Le 1er janvier à minuit, à l'heure des embrassades et des bonnes résolutions, l’atmosphère se transforme de manière invisible mais bien réelle. En France, des capteurs révèlent une explosion de particules fines et une soudaine augmentation des nuisances sonores provoquées par les feux d’artifice et l'euphorie collective.

Forte concentration de particules fines à Strasbourg et Colmar

Lors des fêtes de fin d’année, les feux d’artifice éclairent le ciel, mais laissent aussi une empreinte bien moins visible sur la qualité de l’air. Chez nos voisins italiens, le Nouvel An s’est même terminé par une étrange pluie d’oiseaux.

Dans la nuit du 1ᵉʳ janvier 2025, les feux d’artifice ont illuminé les villes d’Alsace, tandis que les capteurs d’ATMO Grand Est enregistraient des niveaux de particules fines particulièrement hauts. Entre minuit et deux heures du matin, les concentrations ont atteint près de 400 µg/m³ à Strasbourg et plus de 300 µg/m³ à Colmar, des chiffres bien supérieurs aux normes habituelles (source).

Ces particules fines, générées par l’explosion des feux d’artifice, ne sont pas anodines. Elles contiennent des quantités élevées de sulfate, de chlore et de métaux tels que le baryum, le cuivre ou le strontium, responsables des teintes vives observées dans le ciel.

Quels impacts sur la pollution sonore à minuit ?

Les feux d’artifice génèrent également un impact acoustique notable et minuit est marqué par une véritable montée en puissance sonore. Ce moment précis où le calme cède la place à l’euphorie se lit nettement dans les graphiques enregistrés par nos capteurs reliés à notre plateforme Cadence.

Ce premier graphique illustre une variation des niveaux de décibels (dB) au fil du temps, mesurée entre le 31 décembre 2024 et le 1er janvier 2025 dans une ville française. L’analyse des données montre une hausse prononcée des décibels entre minuit et 1h du matin. Avant minuit, les niveaux sont relativement modérés, oscillant entre 40 et 65 dB. Soudain, quelques minutes avant la nouvelle année, les bruits de la foule s’amplifient, les feux d’artifices colorent le ciel, puis vient le tour des sirènes de police, de pompier, des urgences, le son monte petit à petit. À minuit, les niveaux de bruit atteignent leur pic, reflété par les zones violette et rouge foncé sur le graphique, indiquant des niveaux proches de 90dB, comparables au bruit d’un passage d’un train ou d’un concert en plein air. Le bruit généré par la fête ne commence à s’estomper qu’une heure plus tard.

Ce deuxième graphique, complémentaire au précédent, apporte une perspective plus détaillée sur l’évolution des niveaux de bruit en temps réel. Sur cette courbe, le niveau sonore atteint son maximum précisément à l’instant du passage à la nouvelle année, marqué par un pic très élevé dépassant les 90 dB. Nous avons d’ailleurs enregistré le son à ce moment précis, vous pouvez l’écouter dans le court extrait ci-dessous.

Nuisances sonores captées par nos appareils de mesure lors du passage à la nouvelle année

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Le Nouvel An, tout en étant une période de festivités et de réjouissances collectives, engendre donc des effets notables sur notre environnement. Les feux d’artifice, symboles de cette célébration, laissent une empreinte durable, non seulement par leur éclat visuel, mais aussi par la pollution de l’air et le bruit qu’ils génèrent.

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par Juliette Tirel | janvier 16, 2025
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